Retraités CGT

PSA Sochaux

Flash-info

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Flash-info du 31 août 2016
 
Le 30 août à Grand Charmont

Assemblée de rentrée de la CGT du site PSA de Sochaux

Comme chaque année, la CGT de Sochaux a tenu son assemblée de rentrée le 30 août en présence de 200 syndiqués, et de représentants de l'Union Locale, de l'USTM (syndicats des métaux) de la Fédération de la Métallurgie et des syndicats CGT de PSA Mulhouse et Poissy.

 

L'occasion de faire le point des problèmes rencontrés par les salariés, en particulier la mise en application du nouvel accord de compétitivité NEC, et de débattre des enjeux de cette rentrée, notamment de la poursuite de l'action contre la loi El Khomri.

 

Voici l'intervention faite par Bruno Lemerle au nom de la section des retraités.

 

Chers amis, chers camarades,

C'est avec plaisir que nous participons aujourd'hui à la discussion aux cotés des salariés, des syndiqués encore en activité dans l'usine. C'est avec plaisir que nous voyons de nouvelles têtes qui prouvent que notre syndicat est vivant et se renouvelle. C'est avec plaisir que nous retrouvons des camarades d'autres sites, de Mulhouse et de Poissy, que l'on peut remercier pour leur présence.

Notre section de retraités compte plus de 130 adhérents.

Pourquoi sommes-nous restés syndiqués ?

Je dirais que c'est d'abord une question de tempérament. Quand on a fini sa vie professionnelle à l'usine, on n'a pas forcement envie de mettre des pantoufles et de laisser tomber le combat pour la justice et l'égalité que l'on a mené pendant des années.

Alors oui, nous sommes syndiqués pour poursuivre ce combat, aux cotés des syndiqués qui ont pris le relai dans l'usine mais aussi pour nous mêmes, pour améliorer notre retraite et notre protection sociale, pour changer bien d'autres aspects de la vie économique et sociale, en matière de santé, de logement, d'accès aux services publics, pour une société plus juste et une meilleure répartition des richesses.

Et puis cela nous permet de garder le lien, de conserver entre nous une solidarité et à l'occasion de passer de bons moments ensemble.

Quelle a été notre activité cette année ?

  Le premier volet de notre activité a été l'action contre la loi El Khomri. Nous ne nous sommes pas contentés d'être présents dans les manifestations ou sur les rond-points. Par des distributions de tracts régulières sur les marchés, dans les quartiers et les zones commerciales, nous sommes allés au débat avec la population et, dans une période où la CGT était très attaquée, nous avons contribué à la bataille de l'opinion et au renforcement de la mobilisation.

Pourquoi les retraités défendent le Code du travail alors qu'ils ne travaillent plus ?

- Bien sûr, par solidarité avec les salariés qui sont nos enfants, nos petits enfants, nos voisins, nos amis.

- Mais aussi, plus égoistement. La loi El Khomri facilite les licenciements et permet la baisse des salaires et du paiement des heures supplémentaires. Moins d'emplois et des emplois moins payés, c'est par répercussion, moins d'argent dans les caisses de retraite, et une menace accrue sur le niveau de nos pensions.

C'est pourquoi nous serons à nouveau dans la rue, aux cotés des salariés le 15 septembre.

  Le deuxième volet de notre activité est la défense de notre pouvoir d'achat et l'action pour la revalorisation des pensions.

A l'usine, les salaires sont gelés. C'est pareil en retraite. Depuis 3 ans, les pensions de retraite mensuelle de la Sécurité sociale ont augmenté en tout et pour tout de ... 80 centimes ! C'est pour dénoncer ce foutage de gueule qu'en octobre dernier nous sommes allés porter 80 centimes à nos députés.

Concernant les retraites complémentaires ARRCO-AGIRC, auxquelles vous cotisez, ce n'est pas mieux. L'accord du 30 octobre 2015 entre le MEDEF et la CFDT prévoit encore 3 ans de blocage. Quant aux prochains retraités, ils auront à subir la décote et la baisse du nombre de points.

Il y a urgence à stopper cette dégradation et à obtenir la revalorisation des pensions pour vivre mieux.

Dans le cadre de la journée nationale d'action unitaire, nous aurons le 29 septembre prochain à Montbéiard une initiative que nous avons baptisée : "Retraités dans la rue".

  Le troisième volet de notre activité est la bataille pour préserver et améliorer l'accès aux soins dans une période où le prix des mutuelles s'envolent, où les remboursements se réduisent et où le remplacement de l'hôpital de Montbéliard par l'hôpital médian pose des problèmes de manque de lits, manque de personnel, éloignement et parking payant.

Le travail que nous avons fait avec la CGT de l'hôpital, l'Union locale, l'UD du Territoire de Belfort, a permis de faire connaitre nos revendications et propositions :

- Le maintien d'un service de petites urgences et de consultations dans l'aile D de l'hôpital Boulloche.

- La sortie du partenariat public/privé qui oblige l'hôpital médian à payer des loyers à Vinci et le parking à Eiffage au détriment des usagers et du budget qui devrait être consacré à l'amélioration des soins, du matériel et à l'embauche de personnel. C'est un comble de voir que les subventions publiques vont à la construction d'une clinique privée à Montbéliard pendant que l'hôpital public devrait payer des loyers au privé. Nous combattons cette logique de privatisation, où notre santé n'est qu'une marchandise au détriment d'un service public de qualité.

- Et puis, face à la désertification médicale en milieu rural, nous agissons pour la création de maisons de santé. Il faut souligner l'action de nos camarades de Colombier-Fontaine dont la pétition a réuni plus de 900 signatures dans un village de moins de 1500 habitants.

Un petit mot sur l'attitude de la direction PSA vis-à-vis des futurs retraités que vous êtes.

Vous avez vu que le nouvel accord de compétitivité (NEC) pénalise les départs en préretraite des ouvriers de production et divise par deux l'intéressement en congé-senior. De ce point de vue là aussi, c'est un mauvais accord.

La direction annonce maintenant la mise en place d'un PERCO. Qu'est-ce que c'est ?

C'est un système de retraite supplémentaire par capitalisation. Les salariés pourront faire des versements (leur intéressement, leur participation, la monétisation de leurs compteurs individuels, les formidables augmentations individuelles et générales dont ils ne savent que faire...). Ces versements seront bloqués sur le PERCO jusqu'à leur retraite et bénéficient d'un abondement, complément de l'employeur. Cet argent sera placé sur les marchés financiers ou monétaires et versé sous forme de rente ou de capital lorsque l'ex-salarié sera en retraite.

La CGT n'est pas favorable à ces systèmes par capitalisation pour 3 raisons principales :

- L'argent va à l'argent. Le complément de l'employeur va à ceux qui ont les moyens d'épargner. C'est l'accroissement des inégalités.

- Aucun montant de retraite n'est garanti, les placements étant soumis aux aléas boursiers et aux commissions prélevés par le gestionnaire. Ce n'est pas ENRON qui va vous garantir 50 % de votre salaire de référence comme le fait la Sécurité Sociale.

- Cela a surtout pour objectif de mettre dans la tête des salariés que les retraites par répartition, avec des droits collectifs, c'est ringard. Il ne sert à rien de défendre la retraite de la sécu et de combattre l'accord du 30 octobre sur les retraites complémentaires. Non, si vous voulez une retraite décente, c'est à chacun, individuellement, d'épargner dans le PERCO et si demain votre retraite n'est pas bonne vous n'aurez à vous en prendre qu'à vous mêmes !

Sur tous ces sujets, nous avons donc à développer les prises de position et les actions communes aux actifs et aux retraités.

C'est pour cela que nous avons rendez-vous les 15 et 29 septembre.

Merci.