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Flash-info des 15 et 26 juillet 2016
 
Attentats à Nice et Saint Etienne du Rouvray

Face aux vents mauvais

Depuis les horribles attentats de Nice et de Saint Etienne du Rouvray, une détestable surenchère se développe et surfe sur l’émotion et la colère légitime de l’opinion publique :

  • Des hommes et femmes politiques soufflent sur les braises en tentant d'opposer toujours plus les "français de souche" et les "populations d'origine musulmane". Oubliant au passage qu'à Nice comme à Paris, les victimes sont de toutes origines et de toutes confessions.
    Nous devrions renoncer à une laïcité chèrement acquise, garantissant la liberté de croire ou de ne pas croire, pour sombrer dans l'intolérance.
    Ainsi donc, en nous divisant selon nos convictions, le 14 juillet assassiné devrait nous ramener à la rouelle rouge que l'Ancien Régime imposait aux juifs pour les désigner à la vindicte.
  • D'autres réclament un "Guantanamo à la française", un camp de prisonniers qui échappe aux décisions et au contrôle de la justice.
    Les règles de droit devraient s'effacer devant la raison d'Etat d'urgence.
    Ainsi donc, le 14 juillet assassiné devrait nous ramener à l'arbitraire des lettres de cachet de l'Ancien Régime qui permettait au roi d'embastiller sans avoir à s'en expliquer.
  • Le chef de l'Etat, au lieu de renoncer aux ventes d'armes aux pays du Golfe, annonce l'intensification des bombardements en Syrie et la livraisons de canons en Irak. Nous sommes bien loin des "opérations ciblées" qu'on nous vantait naguère.
    Les tapis de bombes ne laissant que des champs de ruine et de haine devraient tenir lieu de politique étrangère.
    Ainsi donc, le 14 juillet assassiné devrait succomber avec la déclaration universelle des droits de l'homme par laquelle la France révolutionnaire envoyait un message de paix à tous les peuples.

Terrible paradoxe : Au nom de la défense de la République, certains nous appellent à l'Union Sacrée pour en enterrer tous les principes, et avec eux, les acquis du mouvement ouvrier ! Malheur à qui ne se soumet pas à ces injonctions : M. Gattaz n'a-t-il pas été jusqu'à comparer la CGT à DAECH ?

 

Bien sûr, face à l'horreur, chacun d'entre nous s'interroge :

  • Comment assurer la sécurité sans sombrer dans le sécuritaire ?
  • Comment défendre notre conception de la laïcité face aux fanatiques de tous bords ?
  • Comment la transmettre aux jeunes générations ?
  • Comment éviter le piège de l'amalgame et la montée des idées d'extrème-droite ?
  • Comment répondre aux appels des kurdes qui demandent de l'appui contre DAECH, sans cautionner le bombardement massif des villes et villages syriens ?
  • Comment ne pas voir que les réseaux terroristes recrutent dans la misère économique et intellectuelle, surfant sur l'ignorance, le chômage, l'exclusion et les discriminations ?

 

En tant que syndicat, la CGT n'a pas vocation à avoir réponse à tout. Mais nous avons en commun le refus des dérives dans lesquelles on voudrait nous entraîner, et l'ambition collective d'une société plus juste, plus fraternelle, basée sur la répartition des richesses, le progrès social et la paix.

Face aux vents mauvais qui se lèvent, c'est en restant groupés et solidaires que l'on pourra faire face.